The Sound Of The Law
Tête de pont du zine The Sound Of The Law dans la blogosphére....waaaouuu !! qd cette putain de fonction pour centrer cette photo marchera je la centrerais...d'ici là...dvc
20101111
Angel Witch – s/t
The Wounded Kings – The Shadow over atlantis
Résolument doom traditionnel, The Wounded Kings se distingue de Saint Vitus ou d’un Iron Man en ne recourant aucunement à ce groove bluesy instauré et parfois utilisé par le Black Sabbath sur un titre comme « The Wizard »…Non The Wounded Kings s’en tient plutôt au plus lourd de Black Sabbath, au plus sombre, le ralenti, l’alourdi, jusqu’à évoquer parfois les guitares pachydermiques d’un Evoken sur ce release globalement plus épais au niveau du son que « embrace of the narrow house ». Si l’effet est réussi certains pourraient regretter l’aspect plus brut et vintage du 1er release, moins produit, plus organique, dont la quintessence est atteinte sur l’intro d’un titre comme « Embrace of the narrow house »…bref un son contribuant à appeler une certaine mélancolie…un son « résigné » plus en ligne avec le trad doom…sans que le tout sonne cliché.
Attention, tout aussi épaisses que soient les guitares, le groove typiquement languissant du doom n'est pas basent, on ne parle pas de death ou de funeral doom mais la pesanteur du son de guitare de ce release ferait pâlir certains groupes de sludge. TWK ne renie pas un certain psychédélisme planant…instillé notamment par une voix trad doom tombé dans le corps d'un prêcheur, dans la droite lignée du premier release et des chorus de grattes sobres, forcement, mais d’une generalement d'une grande justesse (certains chorus un peu longuets quand même). La voix très agréable, donne dans la langueur typiquement trad doom. Quelques notes de clavier et larsen en guise de liant afin de fermer toutes les issues possibles…Bref il y a du Sabbath, un peu de Electric Wizard, une chouille de "Epicus Doomicus Metallicus" de Candlemass, ça me rappelle aussi le premier Cathedral et la lourdeur noir d’un Evoken…le tout maitrisé avec fluidité au service d’une ambiance…d’une substance…
Loin de moi l’idée de regretter le très bon premier release, car finalement « the shadow… » s’avère aussi bon mais se paie le luxe d’être un peu différent de par un coté plus mortuaire…incantatoire…dés les premières notes j’ai été conquis tant j’aime ces grattes lourdes et ces riffs lents à se décrocher la mâchoire…façon premier album de Cathedral (qui a été un choc pour moi à sa sortie)...puissant…et prenant…
Defeated Sanity – Chapter of repugnance
Hour Of 13 – the ritualist
2eme album pour le groupe de Chad Davis (ex-demoncy, father befouled entre autres). Leur premier release m’avait plu, malgré une certaine monotonie. Pour reposer le cadre, disons que Hour Of 13 pratique un doom occulte mélangeant lourdeur du heavy metal des 70’s avec une bonne louche de NWOBHM mais sans le coté gay et les parties rapides. C’est LA caractéristique du groupe d’ailleurs. Hour of 13 fait en fait rentrer la NWOBHM dans le style tendance Black Sabbath, en termes de tempo et d’ambiance. Bref des riffs NWOBHM, plus lents et sonnant sérieux et occulte. Par contre si l'album a son groove, c'est pas le groove bluesy du black sabbath, mais plutôt celui d'un style metal anglais, donnant lieu a quelques accélérations salvatrices.
Le style reste le même, mid tempo et nécessite un certain nombre d’écoutes avant de rentrer dedans. Petit à petit on se laisse contaminer par ce groove, et on accroche au travail aux guitares de Chad, sobre mais efficace tant au niveau du riffing, relativement fourni, que des secondes guitares ajoutant des lignes du meilleur effet. On retrouve la voix de Phil, façon Ozzy, parfaitement adaptée au style et ajoutant à la touche sentencieuse de la musique. Il est aussi vrai qu’elle contribue à l’austérité du tout (l’ennui diront certains) et que le Phil devrait parfois essayer de varier un peu.
Le résultat est dans la droite lignée du 1er album, « The Ritualist » est donc réussi, parfois un peu longuet en milieu d’album mais finalement plus riche en bons plans. Toujours des titres qui ressortent du lot, je pense ici à « soldiers of satan » groovant à mort (dans le style Hour Of 13). L’album si il n’a pas vraiment de temps faibles, reprend du poil de la bête à partir de ce morceau pour ensuite proposer un « evil inside » et un « crawlspace » tout deux assez épiques et puissants, à ranger avec le « missing girl » du 1er album. Basée sur des éléments archi connus et simples, la musique de Hour Of 13 les combine d’une façon qui la rend relativement unique. J’aime vraiment pas mal cette NWOBHM doomifiée, deshabillée des ces apparats confinant à la glamouse/mellow dick/branlette de gratte/cris de tapettes, et paré d’une robe noire parfaite pour un sabbat une nuit de pleine lune.
20101024
Diocletian - Bellum Omnium Contra Omnes / war of all against all
Diocletian – Bellum Omnium Contra Omnes (war of all against all) – 2010 (Invictus prod)
Diocletian, confinant au statut de véhicule musical privilégié des dieux du chaos désirant propager leur message, revient assez rapidement après un « Doom Cult », réussi sans être aussi marquant que l’excellent ep « Decimator ». « Doom Cult » avait une durée de vie finalement plus courte, l’ambiance féroce étant là mais la prod moins bonne que Decimator et 2 ou 3 titres finalement plus linéaires cassant la dynamique. Linéarité instillé par une batterie basique. Je vous rassure, on ne confine pas non plus au Revenge ou au Conqueror, c’est toute la force de Diocletian.
Surpuissant, le son catalyse la volonté d’agression encore plus flagrante sur cette « guerre de tous contre tous ». La basse saturée et crassouille surnage au milieu des 2 guitares grasses. Le batteur assassin livre un vrai festival, ne prenant pas non plus l’ascendant sur la musique et s’avérant être un réelle atout contrairement à ce qu’elle fut sur « doom cult ». Les voix venimeuses et lointaines parachèvent l’ambiance champ de bataille. Le tout est joyeusement bien chargé en basse. Un char d’assaut tout simplement…poussant le bouchon un cran plus loin que son prédécesseur.
Les compos, dans la droite lignée des 2 méfaits précédents, se rapprochent un peu plus de « Decimator » du fait des passages lourdingues et incantatoires bien plus présents. De Bolt Thrower le groupe a magnifié l’image guerrière et retenu une certaine lourdeur apocalyptique. Cette lourdeur et ses atmosphères sombres sont plus qu’un gimmick et rattache pour moi Diocletian directement au death metal. Death metal donc, Diocletian n’en reste pas moins une machine à blast barbare dans la tradition canadienne (et bestial warlust-ienne plus une touche super discrète de bm suédois brutal). L’alliance réussie des ces 2 aspects, bestial death metal, permet à Diocletian de maintenir une tension palpable du début à la fin tout en cassant la linéarité inhérente au style. Tension, férocité et ambiance sont d’ailleurs les objectifs réfléchis de Diocletian. Je dis réfléchis car les compos sont plus qu’une suite d’agressions sans queue ni tête…le vice est là, Diocletian donne corps à un feeling. Ceci explique aussi la prod assurée par V Kusabs (guit/vox), qui sait que la clarté et la propreté ne sont pas bonne pour ce style mais qui a réussit à jouer sur la lame du rasoir entre chaos et ordre tout en injectant une vraie intensité. Après « Doom Cult » je me demandais comment Diocletian pourrait bien faire pour aller plus loin. « Bellum Omnium Contra Omnes » balaie d’un revers mes doutes.
Bref Diocletian remporte pour moi la palme de la bestialité et de la puissance. Là où trop de groupes se perdent dans des prods à la puissance digne de pets de brebis, planquant des riffs binaires mous du gland derrière une débauche de « goat », Diocletian défonce purement et simplement tout sur son passage, dégageant une réelle aura de puissance. Là où le peu d’autres groupes en valant la peine, perdent le momentum du fait d’une trop grande linéarité (Conqueror etc), Diocletian, certes primitif, manie, outre la mitraillette, le lance flamme et parfois la bombe à défragmentation…bref un petit arsenal à la gloire du chaos…demandant un temps d’adaptation…je conseillerais donc de passer par un « decimator » en premier lieu.
Et dire que les gars conspirent aussi au sein de Vassafor et Witchrist…
20101023
Folkstorm - Sweden
C’est un peu déçu par le récent Ortodox de Folkstorm, bien qu’il me faille encore jeter une oreille sérieuse dessus, que je me suis remis ce Sweden. En gros Ortodox m’a semblé marquer un retour au style présent sur «information blitzkrieg» et «victory or death» (qui n’est finalement pas si mal que cela, mais un cran en dessous de «for the love of hate».). Cela a génèré une petite déception car la direction prise sur «folkmusic» m’avait bien plu. Je vous laisse vous reporter aux chroniques de ces albums sur le site.
Ortodox fut finalement une incitation à me replonger dans les débuts plus harsh du groupe...et quitte à y aller autant choisir «Sweden» récemment remixé, remasterisé re releasé (1500 copies initialement sorties en 2004 pour un enregistrement datant de 2001). A noter aussi le remix de l’album «victory or death» la même année. Présenté comme un enregistrement à l’ancienne (synthés analogues et autres armes basiques le tout saupoudré d’alcool), Sweden a fait l’unanimité comme étant un release vraiment dur...un véritable assaut sonore....l’équivalent d’une caresse de 50 minutes à base de verre pilé sur vos tympans, avec de petites accalmies histoire de jeter un peu d’alcool à 90 sur vos plaies. Une écoute avait suffit à me le faire qualifier d’inaudible. Pour autant le premier titre m’a conquis récemment (j’ai finis par me le passer en boucle et même à l’écouter sur 2 stéréos en même temps avec un décalage...le débile mental). Obsédant et sombre, il a une faculté à hypnotiser et s'avère être une montée en puissance lancinante. J’ai aussi découvert et pas mal aimé les split Merzbow/Nordvargr...bref mes oreilles se sont endurcies, étape nécessaire avant d’attaquer l’engin...engin finalement assez «appréciable». On retrouve sous les murs de bruits, contrairement à certains trucs de PE ou de pure noise, une petite ambiance sombre sous-jacente dans quasi tous les morceaux. De pseudo proto structures rythmiques (assez marrant sur la 9) aussi permettent d’instiller un semblant d’impression d’ordre. Enfin on ne dirait pas mais il y a même quelques contrastes ! Bref un truc massif et menaçant (et oppressant !). Bon tout ceci n’est pas perceptible à la première écoute ou on scotche plutôt sur les tentatives de vous rendre sourd, le coté sans pitié (n’en cherchez pas la trace du bout de la queue d’une once) et oppressant !
Evidement, tout ne fleure pas le génie, c’est répétitif et on regrette que certains samples/ambiances n’ait pas été plus développé au détriment de l’agression sonore pure et simple (bref on attend "fot the love of hate"). La plage 8 par exemple n’a aucun sens et met à mal de par un coté irritant....malgré un break envoutant. Et la fin de l’album s'avère en fait assez dur et «monocorde» (en dehors de la toute fin un peu plus marrante). Par ailleurs, même si Folkstorm a sa personnalité, on a plutôt à faire à un amateur éclairé (aimant les références et les manipulant très bien) que' à un innovateur. Pour autant l’avalanche s'avère globalement délectable une fois le temps d’adaptation passé. Et Sweden est bel et bien l’album de Folkstorm le plus dur, le moins catchy, le plus monolithique, mais finalement pas totalement gratuit (mais totalement sadique)...
Donc je m’en vais me refaire le Ortodox, qui sonne en fait comme un retour à l'industriel old school qu'on trouvait sur "for the love of hate", maintenant que la lobotomie de Sweden fonctionné sur moi et m'a ouvert les oreilles (au sens propre comme au sens figuré).
Sacrilege (UK)
Godflesh - pure
GODFLESH - Pure/Cold World - Earache 1992
Si Slavestate avait libéré le groupe de son carcan grindcore, Pure cimente en quelque sorte l'identité metal indus de Godflesh. Toujours plus en avant dans le mix, mais rugueuses et grésillantes comme c'est pas permis, les guitares égrènent maintenant de "vrais" riffs par contraste avec les premiers efforts plus noisy. Qu'on se rassure, les harmoniques saignantes de Justin Broadrick n'ont pas disparu pour autant, et le bonhomme n'est pas plus devenu un sous produit de Tony Iommi. GC Green est par contre plus difficile à distinguer dans le mix, ce qui est une source possible de dissatisfaction quand on se souvient de son timbre écrasant sur les deux premiers efforts du groupe. Un troisième larron apparaît aux guitares en la personne de Robert Hampson (ex Loop), jouant un peu le même rôle que son prédécesseur Paul Neville (parti monter le plus psychédélique Cable Regime) : en sus des riffs de Broadrick, il rajoute des espèces de leads littéralement monocordes, souvent dans l'aigu, pour créer plus de dissonance la plupart du temps. C'est pas que ce skeud en manquait à la base...
Pure, bien que plus metal en apparence, est à certains égards encore plus déroutant que Slavestate. S'il n'y a plus de rythmes technoïdes, tout l'album baigne dans une sorte de marasme halluciné. Un peu comme quand on regarde crever un pays du tiers monde aux infos, trop abruti ou blasé pour réagir. Les textes se résument à quelques bouts de phrases à peine intelligibles, tour à tour fantomatiques ou déshumanisés par le traitement delay/reverb/pitch-shifter et dieu sait quoi d'autre. Une influence shoegaze (pré Jesu ?) se fait jour lorsque le groupe prend des allures mélodiques comme sur 'I Wasn't Born to Follow', 'Don't Bring Me Flowers' voire pourquoi pas 'Monotremata', avec cette voix presque angélique noyée dans l'écho. Si les 5 premiers titres maintiennent une tension constante et une certaine cohésion au niveau des idées comme d'un groove génétiquement modifié aux samples, la suite bascule dans l'improbable complet. Shoegaze, double grosse caisse synthétique et thrashisante (!) sur 'Baby Blue Eyes', quant au dernier titre 'Love, Hate (Slugbaiting)' c'est tout bonnement inclassable. L'ombre de Throbbing Gristle (et son 'Slugbaiting' justement) plane sur ce morceau tout en ambiances qui fleure l'aliénation et le découragement les plus complets. L'album se termine sur 'Pure 2', un larsen de guitare de 20 minutes agrémentés d'effets assez flippants. La chose n'aurait pas dépareillé sur un album de Final (projet ambiant de Broadrick) et clôt de façon encore plus étrange un disque qui ne l'est pas moins.
Godflesh ne fait pas vraiment joujou avec son auditeur, ne cherchant pas plus l'interaction qu'un autiste. Pourtant, ce skeud est d'une intensité émotionnelle rare, et porte bien son titre en ce qu'il n'impose jamais rien à l'auditeur. Tout y est si abstrait, déconnecté de tout et tout le monde, que seule compte l'interprétation personnelle, un indice peut-être donné par la phrase clé du morceau titre : "Deny your disease, isolate, pure". Probablement le release le plus hypnotique et halluciné de la première période du groupe, un anti-Streetcleaner à (re)découvrir d'urgence, si ce n'est déjà fait, pour les plus audacieux d'entre vous.
Un mot sur le EP 2 titres Cold World, issu des mêmes sessions. 'Nihil' est une sorte de transition entre Slavestate et Pure, avec son synthétisme glacial et indifférent, son surréaliste groove dansant (regardez donc la scène dans la boîte de nuit dans le film Hideaway !) et sa voix trafiquée et désabusée. Le titre éponyme, lui, est assez dans la veine de 'Don't Bring Me Flowers' avec cette voix claire désincarnée et aux articulations totalement inintelligibles. On y trouve même une certaine grandiloquence avec ces synthés pseudo symphoniques volontairement naïfs, mais aussi et surtout une solitude, une détresse et un désespoir sans fond, d'autant plus crédibles que difficilement feints connaissant le caractère torturé du sieur Broadrick. Quand seules les guitares se font entendre, on croit sentir le poids du monde sur ses épaules. Rarement si peu de notes n'avaient exprimé autant. Depuis les bluesmen du vieux Sud peut être.
20101022
Swallowed –EP -2010
obligé de lire la 1ere review pour pouvoir suivre un peu celle qui nous interesse
Swallowed –epitath of nauseation - demo 2008 : lecture de deadly illness…une 2eme demo pour ces finlandais…1ere démo sonnant assez nihilist…là le groupe en a marre et décide de changer un peu son fusil d’épaule en pondant une zique résolument, extrêmement, ultra influencée par…Autopsy …voyez on est pas cassant chez TSOTL j’aurais pu connement dire que ce groupe est un rip off….purement et simplement. De certains cris, la rythmique, les riffs, les soli, et tout y passe…ça sent le autopsy meet abscess dans sa période la plus groovy….si le style est agréable, bien exécuté, qu’écouter cette tape en sirotant une binouse et en lisant un zine est sympa, je m’interroge : le monde avait-il besoin d’un groupe de plus. Non...putain y a même une cover d’Autopsy à la fin…m’en était même pas rendu compte tant ça fait cover band de a à z… Devant l’engouement pour ce super groupe qu’est Autopsy, je suggère évidement de commencer par les originaux et en cas d’addiction de trouver d’autres clones, swallowed n’étant pas le meilleur…
Swallowed –EP -2010 Un EP 3 titres est depuis sorti, dans une veine principalement doom/death et non plus death /doom, et plus du tout marqué Autopsy, …ça tape, c’est gras, sombre, lourdingue, lent…certes, une fois de plus les gars changent de style…mais bon, d'aunt plus que ce n'est plus de la pompe pure, j’ai pris plus de plaisir à écouter cet ep que les 2 démos…Aprés, ils n'inventent rien, les parties lentes de la 1ere démo de my dying bride (super demo d'ailleurs) sans le violon seraient un point de comparaison. Swallowed devient de suite un truc plus sérieux pour ceux qui aime leur death heeeaaaavy avec ambiance incantatoire comprise et quelques accelerations abhorrence-ienne quand même…un bon release donc, il tourne même en boucle chez moi,…ce qui n’était pas gagné aux vues des 2 premières démos peu mémorables...swallowed monte de plusieurs niveaux d'un coup...mangez-en !!!!!!
Impetuous Ritual – Relentless Execution Of Ceremonial Excrescence
Ggrrr à l’écoute du premier morceau mon sang n’avait fait qu’un tour : PORTAL !! Ca daubait le portal à plein nez…en creusant un peu, tout est « normal », puisque Impetuous Ritual est la créature de la nouvelle section rythmique de Portal (l'ancienne étant reparti officié dans cauldron black ram et martire). Les non fans de Portal se demanderont l’intérêt de tout ceci, je les enjoins tout de même à lire la suite. La formule ici présente se démarque en étant plus classique que Portal. Certes on ne coupe pas à des plans ultra lourds et résonnants, à des riffs tournoyants façon déluge de cyclones dissonants (si si...déluge de cyclone) le tout sur guitares à 27 cordes (dont 24 de basses). Par contre la batterie est plus sobre et Impetuous Ritual officie surtout dans le créneau initié par Incantation. Une certaine propension aux riffs un peu grind sataniques (war metal bestial!), aux soli arrachés, bref Impetuous Ritual s’avère plus digeste, intelligible et doomy que Portal... que Portal j’ai dit pas dans l’absolu les enfants ! En fait les aspects purement Portal sont en minorité sur cet album musicalement. Reste un coté magma en fusion et une folie certaine qui est plus morbide/satanique ici que lovecraftienne comme chez Portal.
L’équation est selon moi très réussie les parties plus Portal-iennes collant clairement à l’ambiance unholy du tout, apportant un surplus de puissance (voir de surpuissance tant certaines parties doomy sont dantesques tout simplement). Evidement le tout est homogène et fluide, on ne parle pas d’une bête juxtaposition de plans mais d’une musique pleine de substance (noirâtre). Ce genre d’album fait vivre l’aura morbide, extrême et puissante du death metal et fait oublier les idioties récentes de morbid angel, la bêtise concours de quequette du brutal death, et la commercialisation d’une bonne partie du reste sans parler du satanisme adolescent beumeuh qui fait rire ma grand-mère.
Attention, cet album reste un pavé lourd, noir, dégoulinant, couvert de vieille mousse verdâtre dégueulasse (une pierre tombale quoi), violent et oppressant à se prendre dans la tronche. Au final donc, vous, les non fans de Portal qui avez sagement tout lu, feriez bien d’essayer ce groupe. Et moi qui rêve d’aller en Australie quand je me remémore les Corpse Molestations, Bestial Warlust, Cemetery Urn, Sadistik Exekution, Disembowlement (une influence de Impetuous Ritual ? pourquoi pas ?), Ignivomous, Cauldron Black Ram, Encabulos, Mournful Congregation et que j’y ajoute Portal et Impetuous Ritual je me pose des questions…heureusement que Vomitor et Gospel Of The Horns sont là pour apporter un peu de joie ! Sinon ça m’apprendra à ne pas lire correctement le nom d’un groupe…j’avais zappé l’engin en pensant qu’il s’agissait des brésiliens de impetuous rage (chroniqué sur tsotl)…rraahhh quelle erreur ! Un album assez unique et sombre…dont la suite logique serait le chaos primordial pur...
Witchrist – curse of annihilation (demo comp)
20101008
Herpes – Doomsday - demo 2010
celle ci sortie sur carbonized cells et reediter cdr chez Nihilistic holocaust...
Bloody Sign – Chaos Echoes – 2010 (blood harvest)
Depuis 1995, Bloody Sign suit sa route, que j’ai initialement croisé le temps d’un demo, de qualité mais qui ne m’a pas marqué plus que ça, en 2001. Une signature chez Ibex Moon aux US et des tournées en Amérique du sud, en Estonie etc, le groupe a vraiment éclaté, en terme de qualité à mes yeux, en 2007 avec un « explosion of elements » bien convaincant, death metal old school pour sur mais avec de la personnalité et une certaine volonté de mettre une vision en musique. Le tout confirmé avec un ep peu de temps après. Je finissais par attendre ce nouvel album avec curiosité, en passant le temps à lire quelques inties à droite à gauche, me confortant dans la maturité et le dévouement du groupe, ouvert, dans le bon sens du terme, musicalement.
Plus solidement produit que son prédécesseur, ce full length m’a surpris. Vraiment dense, il a nécessité un temps d’appréhension avant d’en apprécier la richesse certaine. Coté riff, déjà, si le groupe n’hésite pas à poser des passages death basiques, Bloody Sign ne s’impose aucune limite, en dehors évidement d’éviter de tomber dans la branlette technique ou le sans queue ni tête. Pas mal de riffs utilisant des « proto arpèges » ou cordes aigues résonnantes instillant une certaine dissonance. Concentration nécessaire pour apprécier pleinement, ce sera moins riche en concert. Coté soli, sincèrement on retrouve parfois la folie occulte que Trey Azagtoth a perdu depuis Covenant. Et ça, c’est « entre autre », car les solis, sans être melo merdo metal, apportent aussi une touche de musicalité et de feeling. A noter aussi un super son de basse (et quelques riffs de basses bien sentis), un bon boulot à la batterie, « garde fou » death metal de l’album, et un vocaliste en bonne forme…sans oublier un petit concept pas inintéressant derrière les lyrics..
Loin de se résumer à une simple bonne prestation musicale, Bloody Sign a pondu un album prenant et ambitieux, moins influencé (ou plus divers en influence ?! Incantation, Immolation, Gorguts ? Neurosis (écoutez l’intro de « the call »), par contre moins de Pestilence), même si la folie de Morbid Angel, qu’ils arrivent plutôt à transcender, les nourri encore. Parfois nébuleux, Bloody Sign dépasse un peu le cadre death metal et ne plaira pas forcément, sur certains passages, aux plus obtus d’entre vous. Pour autant, le groupe reste sombre et s’il expérimente, ne tombe pas dans des pièges putassiers ou « arty/moderne ». Cela apporte une touche intriguante et donne de la substance. Les 3 instrumentaux (basse, puis batterie, puis guitare), s’ils sont parfois un peu longs, apportent chacun leurs touches (notamment tribale, pour la batterie, mais pas genre world music à la sepultura bande de tête de nœud, c’est plutôt shamanique). Attention loin d’être stérile, Bloody Sign a toujours ces riffs accrocheurs, agressifs et reste DEATH METAL…parfois bien de base comme en atteste le super refrain de « down to hell ». Si les compos et les arrangements sont bien pensés, Bloody Sign reste spontané et produit une musique naturelle...bref ça ne sonne pas super produit et ultra contrôlé (genre 20 000 prises pour arriver à la perfection froide).
Chaos Echoes est donc une montée en puissance certaine par rapport à « explosion of elements », évolution vers une personnalité encore plus affirmée. Il y a aussi ce liant qui manquait parfois à leur compos. J’en vois déjà dire que tout ceci est du chauvinisme…je les renvois aux chros de groupes français sur le site pour qu’ils réalisent à quel point ne nous sommes jamais tombés là dedans, au contraire. Que voulez que je vous dise ? Bloody Sign vient de pondre un très bon album, un de ceux qui pourrait faire avancer le schmilblick, qui prétende étendre le territoire du death metal en préservant son mystère, et qui vous surprenne....les shamans du death metal !