20101023

Sacrilege (UK)



Sacrilege (UK, pas les canadiens) a brièvement marqué la scène anglaise avec ses démos et son premier album. Cité en influence par des Doom, Extreme Noise Terror et autres Bolt Thrower, ce groupe vaut son pesant de cahouétes. Mené par une chanteuse, mais surtout par 3 anciens Varukers (rrrrrraaaahhhh une institution du punk/d beat), Sacrilege a marqué les esprits de par ses débuts assez violents. La demo 4 titres de 1984 est dans la droite lignée des Varukers ou Discharge (d beat), une dose de violence en plus de par un son et une épaisseur plus metal. Les hurlements de protestation de miss Tam contribue bien à l’ambiance offensive…bref un style efficace et direct, que The exploited affectionnera pas la suite. Unidimensionnels pour sur, ces 4 titres n’en restent pas moins un bon parpaing dans la tronche encore aujourd’hui.

La métallisation (thrashification pour être précis) va aller crescendo, mais de manière continue et il aura vraiment fallu attendre le 3eme et dernier album pour voir Sacrilege changer plus radicalement de style en se laissant attiré par la NWOBHM, Fates Warning et Trouble. La prod de la seconde démo, à l’instar de la première sied PARFAITEMENT au style, brute et puissante, ça ne rigole pas. Tam s’essaie à plus de « mélodies » au chant (comprendre autre chose que gueuler de manière monocorde). On note quelques riffs plus metal dans l’esprit et des parties plus lentes mais délivrés par la horde cela reste puissant.

Sur « Behind the realms of madness » la recette bête et méchante est pleinement maitrisée et « life line », « a violation of something sacred » sont de grosses claques punk/metal dans la tête, le genre de truc qui calme encore aujourd’hui et renvoie la scène « punk » moderne au statut qui est le sien : de la musique pour pré-adolescente. Par contre quelques titres type « shadow from mordor » plus ouvertement thrash mid tempo, ne sont pas forcément mémorables. « out of sigth out of mind », pas désagréable, se pose en synthèse thrash punk réussie. En résumé, un bon feeling se dégage de ce premier, trop court, ep malgré un arrière gout de semi raté sur quelques incursions thrash mid tempo.

Ces incursions thrash seront plus maitrisées sur les démos de 1986, qui atterriront sur le second ep « within the prophecy ». Si la prod des guitares et la volonté d’agression restent les mêmes, on dit presque adieu au punk et au d beat (musicalement et verbalement). Plus longs, les morceaux, en dehors d’une agressivité, de la prod et de la voix, rendent Sacrilege moins spécial et remarquable qu’il ne l’était. Bref c’est plus classique (le Slayer de hell awaits vient parfois à l’esprit), certes pas exempts de bons titres (« the captive » notamment) qui enchainent « teigneusement » les riffs, mais plus classique et moins violent. A noter que la prod de ces démos 1986 va mieux au morceaux par rapport à celle de l’album « within the prophecy ». La seconde démo de 1986 marque un changement plus notable : le chant de Tam se fait moins agressif et c’est bien dommage. Les guitares aussi, sont parfois plus progressives dans l’approche.

Bref, oubliez Onslaugth (UK) et vénérez Sacrilege, qui en métallisant à ses débuts le d beat et le crust, s’avère être un chainon manquant, toujours jubilatoire aujourd’hui sur certaines compos. Les 2 premières démos et le premier album sont clairement à écouter, on prolongera potentiellement avec les démos du 2nd ep proposant un thrash farouche (surtout la première). Très bonnes initiatives que sont les reeditions des démos chez xtreem (avec des rehearsal et un live) ou chez absurd…on attend la réédition du premier ep autrement qu’en version limitée (blood and iron records) car le dcd « behind…/within… » chez blackend est dur à chopper.

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