20091017

Voivod - la techtonique ça me tue



waou...TSOTL ne cesse de vous illuminer...tel Diogène, TSOTL, perdu dans une marée de releases cherche des disques...des vrais...

"VOIVOD - Killing technology - 1987 (Noise)

Les années 80 furent un âge d'or de l'anticipation et de la SF à tendance apocalyptique. La tendance s'est beaucoup exprimée au cinéma, a inspiré les paroles de groupes de metal émergents, mais peu d'entre eux ont exploité le concept à fond. Sauf Voivod, avec 2 albums War And Pain (85) et Rrröööaaarrr (86) à l'imagerie et à l'attitude dignes de Mad Max. Mais musicalement, Voivod n'est encore sur ces débuts discographiques qu'une interprétation extrémiste de Motorhead, au mieux un Venom cyberpunk. Killing Technology accélère radicalement l'évolution du combo vers les sonorités au vitriol qui ont donné aux canadiens le statut de groupe culte ultime.

L'artisan de la (r)évolution n'est autre que le regretté guitariste Piggy (RIP) dont le génie éclate au grand jour ici. Alors que la scène thrash/death naissante se focalise sur la vitesse brute et/ou la technique instrumentale, lui préfère regarder son instrument d'un autre oeil, sachant qu'il ne sera jamais un shredder, en bon fan de punk. Il s'en fout, il a compris que la guitare pouvait être autre chose qu'un support à branlette destiné à débiter des gammes au mètre ou des gros power chords qui tachent. En plus d'utiliser au mieux ses limites, il va pulvériser les prétentions déstabilisatrices de ses pairs, usant et abusant de la palette de sons déjantés qu'il sort de sa gratte, son ampli, et pas grand-chose enveloppé de 3 fois rien entre les deux. Piggy aura fait bien plus pour l'ouverture de la guitare à d'autres sonorités que ne l'a jamais fait Tom Morello (Fake Against The Machine), voilà ça c'est fait...

Sans rien perdre de la sauvagerie des épisodes précédents, Voivod invente carrément un nouveau style qu'aujourd'hui encore on a du mal à étiqueter. Cyber metal ? Thrash industriel ? Aucune trace pourtant d'électronique ici. Simplement, il existe une tension permanente d'un bout à l'autre du skeud, émanant de ces accords étranges, tordus et distordus et de cette voix lancinante et perverse (on aime ou déteste le chant de Snake... ) qui semble par moments perdre pied dans ce dédale de dissonances et de rythmes aux influences tribales. Pourtant la cohésion est là. Basse et batterie trouvent leur place dans le paysage inconnu défriché par la gratte, et ne manquent jamais de puissance en dépit de la production roots manquant un peu de profondeur. De là vient cet aspect 'rasoir électrique' de certains riffs qui rebute parfois le thrasher habitué aux sonorités plus orthodoxes, ça s'est vu... Le propos général du groupe a aussi évolué, passant de Mad Max à Alien (c'est schématique hein... ). Les compos dégagent une sensation de claustrophobie et d'un sentiment d'impuissance qu'on retrouve dans les lyrics et les cris hallucinés d'un Snake entre colère et terreur. Une atmosphère de huis clos vicieux et étouffant que n'allègent même pas les soli wock'n'woll, stoogesques de Piggy, c'est dire.

Que dire du songwritting ? ......."

fin de citation

wallaaa....la suite sur TSOTL