20101024

Diocletian - Bellum Omnium Contra Omnes / war of all against all



Diocletian – Bellum Omnium Contra Omnes (war of all against all) – 2010 (Invictus prod)

Diocletian, confinant au statut de véhicule musical privilégié des dieux du chaos désirant propager leur message, revient assez rapidement après un « Doom Cult », réussi sans être aussi marquant que l’excellent ep « Decimator ». « Doom Cult » avait une durée de vie finalement plus courte, l’ambiance féroce étant là mais la prod moins bonne que Decimator et 2 ou 3 titres finalement plus linéaires cassant la dynamique. Linéarité instillé par une batterie basique. Je vous rassure, on ne confine pas non plus au Revenge ou au Conqueror, c’est toute la force de Diocletian.

Surpuissant, le son catalyse la volonté d’agression encore plus flagrante sur cette « guerre de tous contre tous ». La basse saturée et crassouille surnage au milieu des 2 guitares grasses. Le batteur assassin livre un vrai festival, ne prenant pas non plus l’ascendant sur la musique et s’avérant être un réelle atout contrairement à ce qu’elle fut sur « doom cult ». Les voix venimeuses et lointaines parachèvent l’ambiance champ de bataille. Le tout est joyeusement bien chargé en basse. Un char d’assaut tout simplement…poussant le bouchon un cran plus loin que son prédécesseur.

Les compos, dans la droite lignée des 2 méfaits précédents, se rapprochent un peu plus de « Decimator » du fait des passages lourdingues et incantatoires bien plus présents. De Bolt Thrower le groupe a magnifié l’image guerrière et retenu une certaine lourdeur apocalyptique. Cette lourdeur et ses atmosphères sombres sont plus qu’un gimmick et rattache pour moi Diocletian directement au death metal. Death metal donc, Diocletian n’en reste pas moins une machine à blast barbare dans la tradition canadienne (et bestial warlust-ienne plus une touche super discrète de bm suédois brutal). L’alliance réussie des ces 2 aspects, bestial death metal, permet à Diocletian de maintenir une tension palpable du début à la fin tout en cassant la linéarité inhérente au style. Tension, férocité et ambiance sont d’ailleurs les objectifs réfléchis de Diocletian. Je dis réfléchis car les compos sont plus qu’une suite d’agressions sans queue ni tête…le vice est là, Diocletian donne corps à un feeling. Ceci explique aussi la prod assurée par V Kusabs (guit/vox), qui sait que la clarté et la propreté ne sont pas bonne pour ce style mais qui a réussit à jouer sur la lame du rasoir entre chaos et ordre tout en injectant une vraie intensité. Après « Doom Cult » je me demandais comment Diocletian pourrait bien faire pour aller plus loin. « Bellum Omnium Contra Omnes » balaie d’un revers mes doutes.

Bref Diocletian remporte pour moi la palme de la bestialité et de la puissance. Là où trop de groupes se perdent dans des prods à la puissance digne de pets de brebis, planquant des riffs binaires mous du gland derrière une débauche de « goat », Diocletian défonce purement et simplement tout sur son passage, dégageant une réelle aura de puissance. Là où le peu d’autres groupes en valant la peine, perdent le momentum du fait d’une trop grande linéarité (Conqueror etc), Diocletian, certes primitif, manie, outre la mitraillette, le lance flamme et parfois la bombe à défragmentation…bref un petit arsenal à la gloire du chaos…demandant un temps d’adaptation…je conseillerais donc de passer par un « decimator » en premier lieu.

Et dire que les gars conspirent aussi au sein de Vassafor et Witchrist…

20101023

Folkstorm - Sweden


C’est un peu déçu par le récent Ortodox de Folkstorm, bien qu’il me faille encore jeter une oreille sérieuse dessus, que je me suis remis ce Sweden. En gros Ortodox m’a semblé marquer un retour au style présent sur «information blitzkrieg» et «victory or death» (qui n’est finalement pas si mal que cela, mais un cran en dessous de «for the love of hate».). Cela a génèré une petite déception car la direction prise sur «folkmusic» m’avait bien plu. Je vous laisse vous reporter aux chroniques de ces albums sur le site.

Ortodox fut finalement une incitation à me replonger dans les débuts plus harsh du groupe...et quitte à y aller autant choisir «Sweden» récemment remixé, remasterisé re releasé (1500 copies initialement sorties en 2004 pour un enregistrement datant de 2001). A noter aussi le remix de l’album «victory or death» la même année. Présenté comme un enregistrement à l’ancienne (synthés analogues et autres armes basiques le tout saupoudré d’alcool), Sweden a fait l’unanimité comme étant un release vraiment dur...un véritable assaut sonore....l’équivalent d’une caresse de 50 minutes à base de verre pilé sur vos tympans, avec de petites accalmies histoire de jeter un peu d’alcool à 90 sur vos plaies. Une écoute avait suffit à me le faire qualifier d’inaudible. Pour autant le premier titre m’a conquis récemment (j’ai finis par me le passer en boucle et même à l’écouter sur 2 stéréos en même temps avec un décalage...le débile mental). Obsédant et sombre, il a une faculté à hypnotiser et s'avère être une montée en puissance lancinante. J’ai aussi découvert et pas mal aimé les split Merzbow/Nordvargr...bref mes oreilles se sont endurcies, étape nécessaire avant d’attaquer l’engin...engin finalement assez «appréciable». On retrouve sous les murs de bruits, contrairement à certains trucs de PE ou de pure noise, une petite ambiance sombre sous-jacente dans quasi tous les morceaux. De pseudo proto structures rythmiques (assez marrant sur la 9) aussi permettent d’instiller un semblant d’impression d’ordre. Enfin on ne dirait pas mais il y a même quelques contrastes ! Bref un truc massif et menaçant (et oppressant !). Bon tout ceci n’est pas perceptible à la première écoute ou on scotche plutôt sur les tentatives de vous rendre sourd, le coté sans pitié (n’en cherchez pas la trace du bout de la queue d’une once) et oppressant !

Evidement, tout ne fleure pas le génie, c’est répétitif et on regrette que certains samples/ambiances n’ait pas été plus développé au détriment de l’agression sonore pure et simple (bref on attend "fot the love of hate"). La plage 8 par exemple n’a aucun sens et met à mal de par un coté irritant....malgré un break envoutant. Et la fin de l’album s'avère en fait assez dur et «monocorde» (en dehors de la toute fin un peu plus marrante). Par ailleurs, même si Folkstorm a sa personnalité, on a plutôt à faire à un amateur éclairé (aimant les références et les manipulant très bien) que' à un innovateur. Pour autant l’avalanche s'avère globalement délectable une fois le temps d’adaptation passé. Et Sweden est bel et bien l’album de Folkstorm le plus dur, le moins catchy, le plus monolithique, mais finalement pas totalement gratuit (mais totalement sadique)...

Donc je m’en vais me refaire le Ortodox, qui sonne en fait comme un retour à l'industriel old school qu'on trouvait sur "for the love of hate", maintenant que la lobotomie de Sweden fonctionné sur moi et m'a ouvert les oreilles (au sens propre comme au sens figuré).

Sacrilege (UK)



Sacrilege (UK, pas les canadiens) a brièvement marqué la scène anglaise avec ses démos et son premier album. Cité en influence par des Doom, Extreme Noise Terror et autres Bolt Thrower, ce groupe vaut son pesant de cahouétes. Mené par une chanteuse, mais surtout par 3 anciens Varukers (rrrrrraaaahhhh une institution du punk/d beat), Sacrilege a marqué les esprits de par ses débuts assez violents. La demo 4 titres de 1984 est dans la droite lignée des Varukers ou Discharge (d beat), une dose de violence en plus de par un son et une épaisseur plus metal. Les hurlements de protestation de miss Tam contribue bien à l’ambiance offensive…bref un style efficace et direct, que The exploited affectionnera pas la suite. Unidimensionnels pour sur, ces 4 titres n’en restent pas moins un bon parpaing dans la tronche encore aujourd’hui.

La métallisation (thrashification pour être précis) va aller crescendo, mais de manière continue et il aura vraiment fallu attendre le 3eme et dernier album pour voir Sacrilege changer plus radicalement de style en se laissant attiré par la NWOBHM, Fates Warning et Trouble. La prod de la seconde démo, à l’instar de la première sied PARFAITEMENT au style, brute et puissante, ça ne rigole pas. Tam s’essaie à plus de « mélodies » au chant (comprendre autre chose que gueuler de manière monocorde). On note quelques riffs plus metal dans l’esprit et des parties plus lentes mais délivrés par la horde cela reste puissant.

Sur « Behind the realms of madness » la recette bête et méchante est pleinement maitrisée et « life line », « a violation of something sacred » sont de grosses claques punk/metal dans la tête, le genre de truc qui calme encore aujourd’hui et renvoie la scène « punk » moderne au statut qui est le sien : de la musique pour pré-adolescente. Par contre quelques titres type « shadow from mordor » plus ouvertement thrash mid tempo, ne sont pas forcément mémorables. « out of sigth out of mind », pas désagréable, se pose en synthèse thrash punk réussie. En résumé, un bon feeling se dégage de ce premier, trop court, ep malgré un arrière gout de semi raté sur quelques incursions thrash mid tempo.

Ces incursions thrash seront plus maitrisées sur les démos de 1986, qui atterriront sur le second ep « within the prophecy ». Si la prod des guitares et la volonté d’agression restent les mêmes, on dit presque adieu au punk et au d beat (musicalement et verbalement). Plus longs, les morceaux, en dehors d’une agressivité, de la prod et de la voix, rendent Sacrilege moins spécial et remarquable qu’il ne l’était. Bref c’est plus classique (le Slayer de hell awaits vient parfois à l’esprit), certes pas exempts de bons titres (« the captive » notamment) qui enchainent « teigneusement » les riffs, mais plus classique et moins violent. A noter que la prod de ces démos 1986 va mieux au morceaux par rapport à celle de l’album « within the prophecy ». La seconde démo de 1986 marque un changement plus notable : le chant de Tam se fait moins agressif et c’est bien dommage. Les guitares aussi, sont parfois plus progressives dans l’approche.

Bref, oubliez Onslaugth (UK) et vénérez Sacrilege, qui en métallisant à ses débuts le d beat et le crust, s’avère être un chainon manquant, toujours jubilatoire aujourd’hui sur certaines compos. Les 2 premières démos et le premier album sont clairement à écouter, on prolongera potentiellement avec les démos du 2nd ep proposant un thrash farouche (surtout la première). Très bonnes initiatives que sont les reeditions des démos chez xtreem (avec des rehearsal et un live) ou chez absurd…on attend la réédition du premier ep autrement qu’en version limitée (blood and iron records) car le dcd « behind…/within… » chez blackend est dur à chopper.

Godflesh - pure


GODFLESH - Pure/Cold World - Earache 1992

Si Slavestate avait libéré le groupe de son carcan grindcore, Pure cimente en quelque sorte l'identité metal indus de Godflesh. Toujours plus en avant dans le mix, mais rugueuses et grésillantes comme c'est pas permis, les guitares égrènent maintenant de "vrais" riffs par contraste avec les premiers efforts plus noisy. Qu'on se rassure, les harmoniques saignantes de Justin Broadrick n'ont pas disparu pour autant, et le bonhomme n'est pas plus devenu un sous produit de Tony Iommi. GC Green est par contre plus difficile à distinguer dans le mix, ce qui est une source possible de dissatisfaction quand on se souvient de son timbre écrasant sur les deux premiers efforts du groupe. Un troisième larron apparaît aux guitares en la personne de Robert Hampson (ex Loop), jouant un peu le même rôle que son prédécesseur Paul Neville (parti monter le plus psychédélique Cable Regime) : en sus des riffs de Broadrick, il rajoute des espèces de leads littéralement monocordes, souvent dans l'aigu, pour créer plus de dissonance la plupart du temps. C'est pas que ce skeud en manquait à la base...

Pure, bien que plus metal en apparence, est à certains égards encore plus déroutant que Slavestate. S'il n'y a plus de rythmes technoïdes, tout l'album baigne dans une sorte de marasme halluciné. Un peu comme quand on regarde crever un pays du tiers monde aux infos, trop abruti ou blasé pour réagir. Les textes se résument à quelques bouts de phrases à peine intelligibles, tour à tour fantomatiques ou déshumanisés par le traitement delay/reverb/pitch-shifter et dieu sait quoi d'autre. Une influence shoegaze (pré Jesu ?) se fait jour lorsque le groupe prend des allures mélodiques comme sur 'I Wasn't Born to Follow', 'Don't Bring Me Flowers' voire pourquoi pas 'Monotremata', avec cette voix presque angélique noyée dans l'écho. Si les 5 premiers titres maintiennent une tension constante et une certaine cohésion au niveau des idées comme d'un groove génétiquement modifié aux samples, la suite bascule dans l'improbable complet. Shoegaze, double grosse caisse synthétique et thrashisante (!) sur 'Baby Blue Eyes', quant au dernier titre 'Love, Hate (Slugbaiting)' c'est tout bonnement inclassable. L'ombre de Throbbing Gristle (et son 'Slugbaiting' justement) plane sur ce morceau tout en ambiances qui fleure l'aliénation et le découragement les plus complets. L'album se termine sur 'Pure 2', un larsen de guitare de 20 minutes agrémentés d'effets assez flippants. La chose n'aurait pas dépareillé sur un album de Final (projet ambiant de Broadrick) et clôt de façon encore plus étrange un disque qui ne l'est pas moins.

Godflesh ne fait pas vraiment joujou avec son auditeur, ne cherchant pas plus l'interaction qu'un autiste. Pourtant, ce skeud est d'une intensité émotionnelle rare, et porte bien son titre en ce qu'il n'impose jamais rien à l'auditeur. Tout y est si abstrait, déconnecté de tout et tout le monde, que seule compte l'interprétation personnelle, un indice peut-être donné par la phrase clé du morceau titre : "Deny your disease, isolate, pure". Probablement le release le plus hypnotique et halluciné de la première période du groupe, un anti-Streetcleaner à (re)découvrir d'urgence, si ce n'est déjà fait, pour les plus audacieux d'entre vous.

Un mot sur le EP 2 titres Cold World, issu des mêmes sessions. 'Nihil' est une sorte de transition entre Slavestate et Pure, avec son synthétisme glacial et indifférent, son surréaliste groove dansant (regardez donc la scène dans la boîte de nuit dans le film Hideaway !) et sa voix trafiquée et désabusée. Le titre éponyme, lui, est assez dans la veine de 'Don't Bring Me Flowers' avec cette voix claire désincarnée et aux articulations totalement inintelligibles. On y trouve même une certaine grandiloquence avec ces synthés pseudo symphoniques volontairement naïfs, mais aussi et surtout une solitude, une détresse et un désespoir sans fond, d'autant plus crédibles que difficilement feints connaissant le caractère torturé du sieur Broadrick. Quand seules les guitares se font entendre, on croit sentir le poids du monde sur ses épaules. Rarement si peu de notes n'avaient exprimé autant. Depuis les bluesmen du vieux Sud peut être.

20101022

don't forget the nigth

pour ceux qui ne sont pas deja sourd comme des pots !

Swallowed –EP -2010


obligé de lire la 1ere review pour pouvoir suivre un peu celle qui nous interesse

Swallowed –epitath of nauseation - demo 2008 : lecture de deadly illness…une 2eme demo pour ces finlandais…1ere démo sonnant assez nihilist…là le groupe en a marre et décide de changer un peu son fusil d’épaule en pondant une zique résolument, extrêmement, ultra influencée par…Autopsy …voyez on est pas cassant chez TSOTL j’aurais pu connement dire que ce groupe est un rip off….purement et simplement. De certains cris, la rythmique, les riffs, les soli, et tout y passe…ça sent le autopsy meet abscess dans sa période la plus groovy….si le style est agréable, bien exécuté, qu’écouter cette tape en sirotant une binouse et en lisant un zine est sympa, je m’interroge : le monde avait-il besoin d’un groupe de plus. Non...putain y a même une cover d’Autopsy à la fin…m’en était même pas rendu compte tant ça fait cover band de a à z… Devant l’engouement pour ce super groupe qu’est Autopsy, je suggère évidement de commencer par les originaux et en cas d’addiction de trouver d’autres clones, swallowed n’étant pas le meilleur…

Swallowed –EP -2010 Un EP 3 titres est depuis sorti, dans une veine principalement doom/death et non plus death /doom, et plus du tout marqué Autopsy, …ça tape, c’est gras, sombre, lourdingue, lent…certes, une fois de plus les gars changent de style…mais bon, d'aunt plus que ce n'est plus de la pompe pure, j’ai pris plus de plaisir à écouter cet ep que les 2 démos…Aprés, ils n'inventent rien, les parties lentes de la 1ere démo de my dying bride (super demo d'ailleurs) sans le violon seraient un point de comparaison. Swallowed devient de suite un truc plus sérieux pour ceux qui aime leur death heeeaaaavy avec ambiance incantatoire comprise et quelques accelerations abhorrence-ienne quand même…un bon release donc, il tourne même en boucle chez moi,…ce qui n’était pas gagné aux vues des 2 premières démos peu mémorables...swallowed monte de plusieurs niveaux d'un coup...mangez-en !!!!!!

Impetuous Ritual – Relentless Execution Of Ceremonial Excrescence


Ggrrr à l’écoute du premier morceau mon sang n’avait fait qu’un tour : PORTAL !! Ca daubait le portal à plein nez…en creusant un peu, tout est « normal », puisque Impetuous Ritual est la créature de la nouvelle section rythmique de Portal (l'ancienne étant reparti officié dans cauldron black ram et martire). Les non fans de Portal se demanderont l’intérêt de tout ceci, je les enjoins tout de même à lire la suite. La formule ici présente se démarque en étant plus classique que Portal. Certes on ne coupe pas à des plans ultra lourds et résonnants, à des riffs tournoyants façon déluge de cyclones dissonants (si si...déluge de cyclone) le tout sur guitares à 27 cordes (dont 24 de basses). Par contre la batterie est plus sobre et Impetuous Ritual officie surtout dans le créneau initié par Incantation. Une certaine propension aux riffs un peu grind sataniques (war metal bestial!), aux soli arrachés, bref Impetuous Ritual s’avère plus digeste, intelligible et doomy que Portal... que Portal j’ai dit pas dans l’absolu les enfants ! En fait les aspects purement Portal sont en minorité sur cet album musicalement. Reste un coté magma en fusion et une folie certaine qui est plus morbide/satanique ici que lovecraftienne comme chez Portal.

L’équation est selon moi très réussie les parties plus Portal-iennes collant clairement à l’ambiance unholy du tout, apportant un surplus de puissance (voir de surpuissance tant certaines parties doomy sont dantesques tout simplement). Evidement le tout est homogène et fluide, on ne parle pas d’une bête juxtaposition de plans mais d’une musique pleine de substance (noirâtre). Ce genre d’album fait vivre l’aura morbide, extrême et puissante du death metal et fait oublier les idioties récentes de morbid angel, la bêtise concours de quequette du brutal death, et la commercialisation d’une bonne partie du reste sans parler du satanisme adolescent beumeuh qui fait rire ma grand-mère.

Attention, cet album reste un pavé lourd, noir, dégoulinant, couvert de vieille mousse verdâtre dégueulasse (une pierre tombale quoi), violent et oppressant à se prendre dans la tronche. Au final donc, vous, les non fans de Portal qui avez sagement tout lu, feriez bien d’essayer ce groupe. Et moi qui rêve d’aller en Australie quand je me remémore les Corpse Molestations, Bestial Warlust, Cemetery Urn, Sadistik Exekution, Disembowlement (une influence de Impetuous Ritual ? pourquoi pas ?), Ignivomous, Cauldron Black Ram, Encabulos, Mournful Congregation et que j’y ajoute Portal et Impetuous Ritual je me pose des questions…heureusement que Vomitor et Gospel Of The Horns sont là pour apporter un peu de joie ! Sinon ça m’apprendra à ne pas lire correctement le nom d’un groupe…j’avais zappé l’engin en pensant qu’il s’agissait des brésiliens de impetuous rage (chroniqué sur tsotl)…rraahhh quelle erreur ! Un album assez unique et sombre…dont la suite logique serait le chaos primordial pur...

Witchrist – curse of annihilation (demo comp)



Bon, il va être temps pour moi de me lancer dans la construction d’un autel à la gloire des néo- zélandais de Diocletian/Vassafor. Witchrist, leur 3eme créature finit de parachever, la bière aidant, ma fascination morbide pour le petit univers death black sulfureux de nos amis. Ce cd est la compilation de 2 démos, dont une unreleased (waou)…le tout réenregistré avec un son toujours dans une optique chaotique mais plus puissant. Le titre « black spires down » devient « devour the flesh », « corpse of the divine one » devient « judgement and torment » et “black sepulchure” devient “deathbitch”, le tout sans modification notable en dehors des éléments déjà mentionnés.

Au programme, un death metal épais, barbare et blackisant confinant parfois au war metal, Witchrist ne fait pas dans la dentelle, ni dans l’originalité. Simple et percutant, je ne sais pas pourquoi mais les néo-zélandais touche une fois de plus ma corde sensible avec un style mixant death et war metal…le tout avec une voix qui n’est pas sans rappeler Morbosidad (musicalement parfois aussi)…en plus de celle qui beugle brutalement presque brutal death. Répétitif évidement, pour peu que leur violence vous séduise, je finis par être hypnotisé et abruti par le style chaotique de nos amis. Parties lentes parfois martiales, parties rapides typiquement grind satanique.

Plus efficace et percutant qu’un Archoat, que j’ai toujours trouvé mou du gland. Sorte de Conqueror plus épais, plus death metal, avec parties lourdingues…l’esprit du culte Blasphemy de « blood upon the altar » plane évidement sur ce release. Witchrist a les balloches bien placées même si on regrette les soli déjantés sans queue ni tête. Bon mais quel est le but de tout ceci ? Pourquoi un 3eme groupe ? Vassafor est certes à part, mais Diocletian plus proche tout en étant chouille différent. Pourquoi ne pas fusionner les 2 ? Les voix du Doom Cult sont impénétrables mais frères. Enfin bon, si à chaque fois que nos amis échangent leurs instruments entre eux ça donne des trucs comme ça, ça me va. Quand j’écoute « Deathbitch » ou « Judgement and torment » j’ai juste envie d’enquiller les bières en gueulant comme un con…après les 3 premiers titres manquent de temps en temps un peu de jus (« arcanum to death » traine sa partie lente un peu trop longtemps) comparés à la fin du cd…Un vrai album, intitulé « beheaded ouroboros », sous très très peu de temps (aout /sept 2010) chez Invictus prod.

20101008

Herpes – Doomsday - demo 2010

et hop une démo...vous verrez il y en aura plein dans la prochaine update....si elle a lieu...un jour...peut être...

celle ci sortie sur carbonized cells et reediter cdr chez Nihilistic holocaust...



Grosse influence Autopsy tant sur le son typique et plein de basse, que sur le groove, les riffs et un peu la voix. Une touche de vieux death US style débuts de Death ou Master et c’est parti. La recette bien poisseuse, avec un petit coté punk (d beat), est éprouvée, elle a connue son heure de gloire au début des 90’s et connait un revival à croissance exponentielle depuis peu. Qu’est-ce qui différencie Herpes de son influence ? Un quart de poil de cul de Chris Reifert, soyons clair. A noter, ce n’est pas souvent le cas qu’on retrouve même les soli déjantés à la Danny Coralles (Autopsy), mais pomper jusqu’aux soli alors que les autres ne le font pas est-il vraiment une marque d’originalité ? Après les gars de Herpes sont clairs là-dessus et je suis tombé sur une intie où la pointe d’humour d’un « on écoute Autopsy tous les soirs avant d’aller se coucher » est révélatrice (colombo inside !). Ce ne sont pas les quelques secondes de clavier sur « frozen funeral » qui vont changer le verdict.

Là encore, si vous ne connaissez pas Autopsy, qui n’a pas eu la gloire qu’il méritait par rapport aux Death, Morbid Angel et autres compagnons de cette grande époque, je vous conseille évidement de vous plonger dans leur discographie. Au final, la « vénération attitude » pleine de conviction est là, l’esprit du death aussi et les compositions sont plutôt bien foutues (comme celles de Autopsy !). Les parties avec proto arpèges morbides sont bien réussies et je l’avoue, je me suis retrouvé, en fan du style, à taper du pied et hocher de la tête. Il se dégage ce qu’il faut d’ambiance morbide, de ce coté là pas de souci, et servie par un son sale plutôt bien adapté. A part la voix et les solo, le tout a été enregistré en condition live et cela ajoute à la touche morbide à l’instar d’Autopsy ou en prenant un autre groupe plus récent et enregistrant en condition live Karnarium (dont je vous le 1er album). J’approuve donc cette démo mais j’avoue que juste après je me suis mis un petit « act of the unspeakable », l’album d’Autopsy que je trouve le plus dérangé et malsain….Par contre plutôt que de me taper les derniers Abscess pour le coup je préfère cette démo…quand je ne suis pas en mode saturation du revival (rip off ?).

Bloody Sign – Chaos Echoes – 2010 (blood harvest)

un truc vraiment pas mal qui a tourné chez moi...une chro en entier histoire de se faire pardonner aupres de notre lecteur d'une update qui trainasse..



Depuis 1995, Bloody Sign suit sa route, que j’ai initialement croisé le temps d’un demo, de qualité mais qui ne m’a pas marqué plus que ça, en 2001. Une signature chez Ibex Moon aux US et des tournées en Amérique du sud, en Estonie etc, le groupe a vraiment éclaté, en terme de qualité à mes yeux, en 2007 avec un « explosion of elements » bien convaincant, death metal old school pour sur mais avec de la personnalité et une certaine volonté de mettre une vision en musique. Le tout confirmé avec un ep peu de temps après. Je finissais par attendre ce nouvel album avec curiosité, en passant le temps à lire quelques inties à droite à gauche, me confortant dans la maturité et le dévouement du groupe, ouvert, dans le bon sens du terme, musicalement.

Plus solidement produit que son prédécesseur, ce full length m’a surpris. Vraiment dense, il a nécessité un temps d’appréhension avant d’en apprécier la richesse certaine. Coté riff, déjà, si le groupe n’hésite pas à poser des passages death basiques, Bloody Sign ne s’impose aucune limite, en dehors évidement d’éviter de tomber dans la branlette technique ou le sans queue ni tête. Pas mal de riffs utilisant des « proto arpèges » ou cordes aigues résonnantes instillant une certaine dissonance. Concentration nécessaire pour apprécier pleinement, ce sera moins riche en concert. Coté soli, sincèrement on retrouve parfois la folie occulte que Trey Azagtoth a perdu depuis Covenant. Et ça, c’est « entre autre », car les solis, sans être melo merdo metal, apportent aussi une touche de musicalité et de feeling. A noter aussi un super son de basse (et quelques riffs de basses bien sentis), un bon boulot à la batterie, « garde fou » death metal de l’album, et un vocaliste en bonne forme…sans oublier un petit concept pas inintéressant derrière les lyrics..

Loin de se résumer à une simple bonne prestation musicale, Bloody Sign a pondu un album prenant et ambitieux, moins influencé (ou plus divers en influence ?! Incantation, Immolation, Gorguts ? Neurosis (écoutez l’intro de « the call »), par contre moins de Pestilence), même si la folie de Morbid Angel, qu’ils arrivent plutôt à transcender, les nourri encore. Parfois nébuleux, Bloody Sign dépasse un peu le cadre death metal et ne plaira pas forcément, sur certains passages, aux plus obtus d’entre vous. Pour autant, le groupe reste sombre et s’il expérimente, ne tombe pas dans des pièges putassiers ou « arty/moderne ». Cela apporte une touche intriguante et donne de la substance. Les 3 instrumentaux (basse, puis batterie, puis guitare), s’ils sont parfois un peu longs, apportent chacun leurs touches (notamment tribale, pour la batterie, mais pas genre world music à la sepultura bande de tête de nœud, c’est plutôt shamanique). Attention loin d’être stérile, Bloody Sign a toujours ces riffs accrocheurs, agressifs et reste DEATH METAL…parfois bien de base comme en atteste le super refrain de « down to hell ». Si les compos et les arrangements sont bien pensés, Bloody Sign reste spontané et produit une musique naturelle...bref ça ne sonne pas super produit et ultra contrôlé (genre 20 000 prises pour arriver à la perfection froide).

Chaos Echoes est donc une montée en puissance certaine par rapport à « explosion of elements », évolution vers une personnalité encore plus affirmée. Il y a aussi ce liant qui manquait parfois à leur compos. J’en vois déjà dire que tout ceci est du chauvinisme…je les renvois aux chros de groupes français sur le site pour qu’ils réalisent à quel point ne nous sommes jamais tombés là dedans, au contraire. Que voulez que je vous dise ? Bloody Sign vient de pondre un très bon album, un de ceux qui pourrait faire avancer le schmilblick, qui prétende étendre le territoire du death metal en préservant son mystère, et qui vous surprenne....les shamans du death metal !