20101024

Diocletian - Bellum Omnium Contra Omnes / war of all against all



Diocletian – Bellum Omnium Contra Omnes (war of all against all) – 2010 (Invictus prod)

Diocletian, confinant au statut de véhicule musical privilégié des dieux du chaos désirant propager leur message, revient assez rapidement après un « Doom Cult », réussi sans être aussi marquant que l’excellent ep « Decimator ». « Doom Cult » avait une durée de vie finalement plus courte, l’ambiance féroce étant là mais la prod moins bonne que Decimator et 2 ou 3 titres finalement plus linéaires cassant la dynamique. Linéarité instillé par une batterie basique. Je vous rassure, on ne confine pas non plus au Revenge ou au Conqueror, c’est toute la force de Diocletian.

Surpuissant, le son catalyse la volonté d’agression encore plus flagrante sur cette « guerre de tous contre tous ». La basse saturée et crassouille surnage au milieu des 2 guitares grasses. Le batteur assassin livre un vrai festival, ne prenant pas non plus l’ascendant sur la musique et s’avérant être un réelle atout contrairement à ce qu’elle fut sur « doom cult ». Les voix venimeuses et lointaines parachèvent l’ambiance champ de bataille. Le tout est joyeusement bien chargé en basse. Un char d’assaut tout simplement…poussant le bouchon un cran plus loin que son prédécesseur.

Les compos, dans la droite lignée des 2 méfaits précédents, se rapprochent un peu plus de « Decimator » du fait des passages lourdingues et incantatoires bien plus présents. De Bolt Thrower le groupe a magnifié l’image guerrière et retenu une certaine lourdeur apocalyptique. Cette lourdeur et ses atmosphères sombres sont plus qu’un gimmick et rattache pour moi Diocletian directement au death metal. Death metal donc, Diocletian n’en reste pas moins une machine à blast barbare dans la tradition canadienne (et bestial warlust-ienne plus une touche super discrète de bm suédois brutal). L’alliance réussie des ces 2 aspects, bestial death metal, permet à Diocletian de maintenir une tension palpable du début à la fin tout en cassant la linéarité inhérente au style. Tension, férocité et ambiance sont d’ailleurs les objectifs réfléchis de Diocletian. Je dis réfléchis car les compos sont plus qu’une suite d’agressions sans queue ni tête…le vice est là, Diocletian donne corps à un feeling. Ceci explique aussi la prod assurée par V Kusabs (guit/vox), qui sait que la clarté et la propreté ne sont pas bonne pour ce style mais qui a réussit à jouer sur la lame du rasoir entre chaos et ordre tout en injectant une vraie intensité. Après « Doom Cult » je me demandais comment Diocletian pourrait bien faire pour aller plus loin. « Bellum Omnium Contra Omnes » balaie d’un revers mes doutes.

Bref Diocletian remporte pour moi la palme de la bestialité et de la puissance. Là où trop de groupes se perdent dans des prods à la puissance digne de pets de brebis, planquant des riffs binaires mous du gland derrière une débauche de « goat », Diocletian défonce purement et simplement tout sur son passage, dégageant une réelle aura de puissance. Là où le peu d’autres groupes en valant la peine, perdent le momentum du fait d’une trop grande linéarité (Conqueror etc), Diocletian, certes primitif, manie, outre la mitraillette, le lance flamme et parfois la bombe à défragmentation…bref un petit arsenal à la gloire du chaos…demandant un temps d’adaptation…je conseillerais donc de passer par un « decimator » en premier lieu.

Et dire que les gars conspirent aussi au sein de Vassafor et Witchrist…

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