20090907

Mise en bouche 1, the Swans


c'est à de basses fins commerciales que j'exhume ce début de chronique de TSOTL

SWANS - Soundtracks for the Blind - 2001 ( Young God Records/Atavistic ) + long détour par tous leurs disques !


C’est avec humilité que je m’attaque à cette chronique des Swans, une quasi institution pour ceux qui connaissent, quant à moi je dirais un groupe qui fait un peu plus que de la musique, n’ayant pas non plus envie de rentrer dans un débat dans lequel je n’ai pas ma place vue ma faible culture. En tout cas, sans se tromper, on peut parler de ce groupe comme sous estimé quant on compare son succès, à sa qualité et à la masse de groupes qu’ils ont influencés. Culte donc, mais pas au sens archéologique du terme : leur musique n’est pas datée surtout qu’elle touche parfois l’intemporel. Pour revenir à la notion de succès, la dureté des compositions des Swans et les feelings qu’elles dégagent ne sont de toute façon pas accessibles à la masse, et je dis cela sans élitisme, mais bien parce que leur musique est difficile d’accès et ne constitue en rien de « l’entertainment » cassant donc radicalement, tout comme l’industriel, par rapport à la musique populaire, rock, punk, etc trop souvent devenues de purs produits de consommation dénués de toutes émotions réelles ou capacités à éveiller des idées. Bref les Swans date de l’age d’or où certains avaient décidé d’éclater la musique de manière profonde

Initialement créature de Michael Gira, maintenant derrière le label Young Gods (http://www.younggodrecords.com/), les Swans sont nés en 1981 à New York des suites de ses pérégrinations de jeunesse peu recommandables. Un peu en loose, notre homme a été à l’époque fortement influencé par l’esprit du punk et des pionniers de l’industriel tels que Throbbing Gristle et SPK montrant que la violence n’était pas l’apanage du punk en mettant en musique un peu de situationnisme, de chocs culturels, beaucoup d’ironies, de cynisme et énormément de tabous. M. Gira fut ensuite rejoint par l’inquiétante Jarboe, qui devint par la suite sa compagne et un des moteurs des Swans, qui reste quand même sa créature. Créature constamment habitée par Norman Westberg (jouant aussi pour Fœtus à l’époque) à la basse et à la guitare, et aussi Ted Parsons ou plus tardivement Bill Rieflin.

Les premiers releases des Swans, (principalement « Swans, » « Filth », « Cop » et « Young God »), rentraient dans ce que l’on appelait du noise (on rangeait aussi Sonic Youth dedans, groupe crée à la même époque) sauf que les Swans pratiquait un style ultra lourd, zéro concession, larsen, rythmique mécanique froide aussi fine qu’une enclume et dérangeante, son de basse omniprésent et très métallique, chant bien déjanté, touches de samples et boucles (tout nouveau alors et le tout sur cassette) le tout avec cynisme (l’homme écrasé par le poids de l’argent et autres thèmes joyeux et désabusés argent/pouvoir/sexe/travail puis religion par la suite), n’hésitant pas à flirter avec l’extrême longueur et pratiquant des concerts très physiques qui étaient de grandes messes du chaos professé par un mur de son...Pour être très clair, si on prend par exemple, l’album Cop sorti en 1984, on voit que les Swans sont par exemple les pères de Godflesh. Godflesh n’a absolument rien inventé, à la limite on peut se demander si les morceaux « Half Life » et « Your Property » n’ont pas été directement repompés par Godflesh. Bref Godflesh a resservi le style quant les esprits étaient plus prêts (et encore). Cela donne une idée du style novateur et nihiliste pratiqué au début des années 80 par le groupe. Bref les avec les Swans exit le punk style surfait, mou, devenu mainstream et conventionnel 3 ans après son apparition…avec les Swans on touche au crade au pas beau…aux concerts qui vous marquaient les oreilles au fer rouge, au zéro concession…Après, la contrepartie prévisible d’une telle approche est un coté monolithique/monotone rendant le tout difficile à ingérer. Mais je me remets des titres dans les esgourdes de temps en temps avec plaisir et passant outre le son, bon mais surpassé pour un style lourdingue comme ça, restent des compositions de qualité. Et plus j’y pense en fait, plus le son « vintage » contribue au feeling cradingue du groupe.

Bref avec « Greed » et « Holy Money » en 1986, si on reste toujours dans le douloureux, la musique prend un tour ....

pour ce qui est d'enlever le bas, la suite sur TSOTL


Les Swans en 1984:


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